Louis Saugy

(1871 – 1953)

Exposition Vente Du 03 12 2016 Au 30 04 2017 La Famille Saugy De Rougemont Jacqueline Et Christiane Saugy Musée du Pays-d'Enhaut & Centre Suisse du Papier Découpé
Louis Saugy Tableau Musée du Pays-d'Enhaut & Centre Suisse du Papier Découpé

Saugy est né à Gérignoz, près de Château-d’Œx. Son père Jules est paysan, sa mère institutrice. Enfant, Louis voit ses parents créer ; sa maman dessine et son papa découpe des silhouettes. Ce premier apprentissage artistique aura une influence déterminante sur l’artiste qu’il deviendra plus tard. Il fait d’abord une formation de charpentier dans l’entreprise de son oncle Aloïs. Dès 32 ans, il occupe la place de facteur à Rougemont.

Il est bon vivant et aime plaisanter. Lors de ses tournées postales il pénètre dans les chalets et peut admirer les découpages de Hauswirth qui ornent leurs murs. Cela ne sera pas sans influencer l’un de ses passe-temps favoris : le découpage.

S’il découpe depuis son plus jeune âge, ce n’est qu’à 40 ans qu’il se sent assez sûr pour mettre ses tableaux en vente. Il a tout de suite beaucoup de succès et expose à Genève. Il deviendra célèbre au-delà du Pays-d’Enhaut. On sait qu’il reçut chez lui nombre de célébrités.

À 57 ans, en raison d’une santé déficiente, il renonce à sa fonction de postier et se consacre à deux occupations très différentes, la fabrication et la commercialisation de la liqueur de gentiane et le découpage.

Si certains découpeurs se font fort d’extraire leurs tableaux monochromes d’une feuille de papier, pliée en deux, sans adjonction de colle, d’autres ne sont pas sensibles à ce défi et assemblent les différentes parties de leurs réalisations préalablement découpées. Les œuvres multicolores sont logiquement toutes issues de ce second mode de faire que Louis Saugy choisira d’utiliser aussi pour ses ouvrages monochromes.

Souvent ses tableaux représentent une montée à l’alpage agrémentée d’un bouquet et d’un cœur. Il lui arrive toutefois de personnaliser des œuvres en fonction des personnes à qui elles sont destinées. Ainsi peut-on voir un garde-chasse en train de bastonner un braconnier, une voiture (1925) ou divers artisans dans l’exercice de leur métier.

L’artiste découpe, vautré sur un canapé. Devant lui, une table sur laquelle il place un mince pupitre portatif vert. À l’aide de petits ciseaux pointus, il découpe des silhouettes. Une fois le thème général choisi, il place les pièces préalablement préparées en équilibrant le tout au moyen d’un compas. Il les manipule à l’aide de brucelles, y place une pointe de colle et les applique à l’aide d’une aiguille à chapeau. Dans le film « La nature au bout des ciseaux » on peut voir l’artiste à l’œuvre, filmé durant la nuit de Noël 1950.

Malgré une attention toute particulière portée au choix de la colle utilisée, celle-ci va se dégrader au fil du temps et laisser sur les tableaux des traces brunâtres, premier signe caractéristique des œuvres de Louis Saugy.

Louis Saugy décède au début 1953, peu après l’incendie qui détruisit le centre du village de Rougemont. Il laisse derrière lui un témoignage inédit de l’évolution de sa région.